Cette nuit
en arrivant chez mes grands-parents, j’ai déposé ton DVD sur le buffet près
des clémentines, puis je me suis allongé. Après, comme dans ton jeu, j’ai rêvé
de l’apocalypse. On était tous les deux des chiens minables marchant
dans les rues d’un Tokyo dévasté, et on avait les crocs.
Au passage
des poules, tu m’as dit de me tapir dans l’herbe, m’expliquant qu’il fallait
les surprendre pour mieux les croquer. J’ai pensé : poule surprise, poule
à moitié dans mon bide. Car oui : ventre vide, pensée carrément débile.
Grâce à ta technique de limier, on a du croquer minimum deux poules et trois
poneys, et après, on était comblé. Mais avant de me réveiller, j’ai perdu ta
trace. La dernière fois que je t’ai vu, t'étais sur la voie ferrée, collé sur une femelle qui ne t'avait pourtant rien demandé.
Le matin,
c’est avec cette image en tête que je suis entré dans la cuisine. Ton DVD n’avait pas bougé du buffet mais à côté il n’y avait plus d'agrume. Un instant, je me suis demandé ce que les clémentines pouvaient craindre du cinéma de Tarantino… puis je me suis
souvenu que ma nièce avait dormi ici. Penser à bien manger avant la sieste prévue l’après-midi à l'école, pas folle la guêpe.
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