Ton
cadeau tournait vite dans l’autoradio. De la vraie musique de fralé du
ciboulot. On roulait tranquillement sur la voie de gauche dans un nuage humide,
pas clair. Les gens à droite avaient encore leur tête sur les épaules, mais j’avais
l’impression de rouler dans un vieux film de Carpenter. Les premières chansons
sont passées comme du médicament pas bien frais. Des notes belles à vomir. Puis
Yatton s’est méchamment engluée dans son charme, et la rythmique de Liar
frappa violemment au carreau. Un vrai foutoir ma sœur. C’était si beau, si excessif, si peu désespérant que je me suis arrêté sur le bord t’envoyer un
texto. Sur l’aire, près des mauvaises herbes, le moteur a trouvé le repos. J’ai frotté le
carreau. Le paysage autour aurait bien pu accueillir un troupeau d’agneaux
morts. Plusieurs, facile. Un homme suivi de sa fille allaient à la poubelle au
moment où les types de Beak ont embrayé sur des morceaux qui m’ont fait pensé
qu’avant, je n'avais jamais connu le noir. Wulfstan II est descendue dans l’habitacle
comme une lame électrique. Ça chantait dedans comme des coyotes à l’échafaud.
Un son industriel, bien dur, qui grésillait gros comme du krautrock. J’ai
repris la route après, en roulant plus doucement encore sur la voie de droite,
et une fois arrivé au bercail, j’ai réécouté en boucle ton cadeau.
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