Voilà un album bancal, un album déséquilibré, un album imparfait.
L’instant est agréable, aérien, léger.
Baxter Bury, trentenaire britannique, a ce que l’on pourrait appeler une gueule cassée. La tête de celui qui s’est le plus souvent retrouvé du coté de l’enclume que du coté du marteau. Tête à claque, sûrement.
La pochette d’« Happy Soup » est presque arrogante de banalité.
Derrière, comme les ouragans, les morceaux les plus remuants portent des prénoms féminins. Les séduisantes « Isabel » et « Claire » ouvrent le bal ; mention spéciale à la seconde.
Les chœurs féminins insufflent énormément de candeur à la nonchalance de la composition. Juste ce qu’il faut. Parfaitement imparfait.
Passé cela, les territoires explorés sont plus foutraques.
A la pop originelle se mêle une ponctuation électro (la tubesque « Afternoon »), voire des accents new-wave (« Picnic on The Edge », « Trellic »).
Les premières secondes de la chanson « Happy Soup » infusent une saveur détonante. Cette douce déflagration montre que Baxter Dury ne manque pas de ressources et que les futures pièces qu’il apportera à sa discographie vaudront le détour.
Cette musique a pour l’instant le défaut de ses qualités.
Elle est directe, elle parle au cœur, mais de façon artificielle.
Elle ne survivra pas à l’hiver, mais qu’importe. Elle est en parfaite harmonie avec ce début d’automne particulièrement doux.
Ephémère quoi que savoureux.
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