Si la pensée magique existait, je suis sûr qu’elle se prélasserait et ronronnerait au creux de cette belle chrysalide.
« Halcyon Digest » est un territoire fertile, paré d’autant de pierres obscures (« Earthquake », « Basement Scene », « Helicopter ») qui font apparaitre un feu majestueux en s’entrechoquant les unes aux autres. Ces vibrations portent cette pop complètement barrée à autant de points d’incandescence.
Oui, cette musique est sûrement complexe. Elle requiert une certaine capacité d’écoute car elle est terriblement ambitieuse. Cet univers extrêmement riche s’arrête aux frontières de la pure animalité, d’un monde barbare.
En contrepoint, l’innocence éclatante « Don’t Cry » procure cette conscience (plaisir) silencieuse d’appartenir à un tout. Humain après tout.
J’insiste, cet univers ne se marchande pas mais il est de ces richesses qui rendent ivre.
Le chant de Bradford Cox apporte un éclairage multiple à une émotion centrale se démultipliant à foison. Le plus étrange est bien que cette course effrénée n’est en rien conceptuelle (contrairement à cet écrit).
Ces mélodies s’épanouissent dans une temporalité en marge. Un lieu. Un Ailleurs.
Un tourbillon majestueux percé en son cœur par une énergie quasi-animale.
Là où la patience l’a définitivement emporté sur la fuite.
Le rythme tout en cassure de « revival » s’apaise dans la ballade lunaire « Sailing ».
Et puis, sur le fil de crête, il y a celle qui se régénère à chaque écoute.
L’insoutenable légèreté du désir, c’est elle.
« Desir Lines »
Choc esthétique. Inspiration d’abord portée par un terrible jeu de batterie, on pressent alors que l’horizon approche. La course prend déjà des allures folles. La grande classe. Une impulsion diabolique qui couperait le souffle au sosie pulmonaire de Jacques Mayol.
A 3 minutes, l’horizon est là. Une fissure monumentale s’affirme.
Le cap est franchi. Le cap est franchi.
Basculement sidérant dans la délectation. Pure et Simple.
Souffle indispensable.
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