PJ Harvey - Let England Shake (2011)




            Pile : Luminosité.

            Le chant est sorti de nulle part et c’était là une étrange coïncidence. Cette voix suave et ce roucoulement de cuivres en arrière-plan m’avait suivi ces derniers mois. Quelle fraicheur exquise que de la voir envahir ce bar dont les murs semblent courir jusqu’au firmament. Pourtant, impossible de remettre un nom dessus. Ces morceaux ont tellement fait corps avec ma vie, que j’avais fini par les oublier.

            Pour tout dire, auparavant, PJ Harvey faisait partie de ces artistes cultes dont l’attrait  collectif m’apparaissait démesuré. Je la croyais américaine. Elle est britannique. Son charme me laissait insensible. Ici, Polly Jean Harvey s’écarte majestueusement des chanteuses à la fragilité factice et à la séduction discount. Sa persévérance bouscule tout sur son passage sans jamais lui ôter cette féminité émouvante.

            Ces paysages polymorphes sont excitants, sauvages sur « Bitter Branches » et lyriques sur « Battleship Hill ». Le plaisir est poussé à son paroxysme (même ce mot parait ici rachitique) sur le duo « The Glorious Land » et « The Words that Maketh Murder ».

            Ce chant est attirant précisément parce qu’il porte une force unique en lui. Ces landes de terre, d’eau et de bois séduisent par leur diversité. Ces compositions si simples d’apparence sont d’une ambition qui n’a pas cessé de flatter l’inspiration et l’imaginaire.

L’effervescence en marche.

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