Face : Obscurité.
Au cœur de la brume extatique, les contours de « Black Water », « Bad Ritual » et « Too Old to Die Young » se dessinent plus clairement. Alors, on pressent la légèreté de ton, cette volupté scintillante propulsée par un optimisme étincelant. Oui, enfin non.
Évidemment non.
Chez les canadiens Timber Timbre, rien ne s’oppose aux ténèbres.
Cette folk se déguste comme un honorable café, noir, sans sucre. Posons le maintenant, « Creep on Creep’in On » est ressassement. Arborescence ressassée. Plus encore, ressassement d’une arborescence poétique. Ressassement d’une arborescence poétique quoi que calcinée. L’amertume n’est jamais loin de ce terrain.
Il y a en ce lieu mille particules élémentaires s’entrechoquant dans le crépuscule. L’une revêt d’ailleurs un éclat d’une autre nature, plus intense : « Too Old to Die Young ». Titre désabusé pour ballade splendide. Ligne d’horizon sur-plombante.
D’emblée, avec « Bad Ritual », on investit cette texture particulière : craquelée de part en part. Le chant de Taylor Kirk porte en lui cette instabilité, fêlée jusqu’en son cœur. On avance dans cette obscurité compacte, et on sait que non loin se trouve le royaume d’Anthony and The Johnsons. Là où les mots s’essoufflent avant d’atteindre leur but.
Ritournelles moins morbides que délicates, « Black Water » et « Do I Have Power » sont autant d’instants désarmants. Lors du tomber de rideau « Souvenirs », on se retrouve dans les passages les plus ambigus de Twin Peaks.
Étrangement heureux de traverser cette instabilité. Foudroyante.
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