La complexité d’ « a Sufi & a Killer » ne prête pas franchement à une description fidèle de la bête.
Peut être faudrait-il penser au nâgas issus de l’hindouisme, ces créatures mythologiques souvent représentées comme des serpents à plusieurs têtes.
En tout cas, il est difficile de décompter ici le nombre de têtes chercheuses, même s'il est évident qu’elles sont dotées d’une curiosité fraichement aiguisée. Inédite.
Labyrinthique. Hypnotique. Fiévreuse. Arabisante. Funky. Tribale.
La musique de Gonjasufi (de son vrai nom Sumach Ecks) est proprement déroutante.
Elle vous happe, vous frappe, vous embarque, et plus rien n’existe.
Si ce n’est ce merveilleux (monstrueux ?) microcosme.
Cet univers distille aussi bien la douleur irrésistible d'un Mark Linkous (Sheep), les éructations volcaniques d’un Frank Black (SuzieQ), l’exubérance urbaine de Tunde Adebimpe (Dust), que la langueur d’un Jason Lytle (Holidays).
Il n’est pas question ici d’un assemblage ridicule, mais bien d’une fresque aussi cohérente que tentaculaire.
Le tout est nappé d’un soupçon de surréalisme amusé. Entendez ici : l’amusement qui viendrait poindre derrière la terreur d’un enfant un soir d’orage.
Mention spéciale à « Love Of Reign », sorte de transe extatique ; sans oublier l'hystérique « I've Given » : Puissante. Instable. Psychotique.
Après Battles, Aphex Twin, Brian Eno, Tortoise, le label anglais Warp vient une nouvelle fois, d'effectuer une signature des plus fameuses (certains diront fumeuse, je n'en suis pas).
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