Devant
moi, il y a une feuille A4 accrochée au mur. Au sujet du papier, le constructeur précise
qu’il est à la fois mutlifonctionnel et de qualité supérieure. Le toucher semble le
confirmer. Il s’agit d’un papier 120 grammes et ma nièce (932 jours) a bien
compris qu'elle pouvait s'y offrir pas mal de possibilités. J'imagine qu'elle s'en est emparée en disant :
C’est Quoi Ça?
comme à peu près 365 fois par jour.
Il faut visualiser aussi,
les relais pris par les crayons.
les relais pris par les crayons.
Ça fuse dans tous les
coins.
En regardant le dessin, honnêtement, il est difficile de déceler l’intention première de son auteur. Il y a 3 jours, quelqu'un me disait d'ailleurs que ce dessin trouvait (incontestablement) son origine dans l’expression d’un vertige intérieur. M’y
attardant maintenant, je comprends ce qu'il a voulu dire.
C’est quoi un vertige?
Les
couleurs utilisées sont sommaires : le rouge, le jaune, le marron, le gris et
le vert. Ce choix peut être vu comme l’expression d’un classicisme
assumé. La dessinatrice a visiblement eu envie de faire corps avec la matière.
Elle a fait ce choix courageux pour mieux faire renaître la poussière bariolée dans les yeux de son spectateur. Plongé dans le limpide et le fouillis, le spectateur se trouve en incapacité de dissocier le juste de l’injuste, le beau du laid, le début de
la fin. Il est comme paralysé d’une sensation inédite.
C’est quoi un poussière
?
La
dessinatrice se fout des codes, brouille les cartes. La technique utilisée
est aventureuse. Pouce par pouce, touche par touche, couche après couche, elle sème le doute et le spectateur plonge dans les abysses.
En jaune, on aperçoit des paliers de décompression enveloppés dans une toile grise. Plus bas, un serpent de mer tente d'échapper aux tentacules rougeâtres d’un puissant poulpe.
En jaune, on aperçoit des paliers de décompression enveloppés dans une toile grise. Plus bas, un serpent de mer tente d'échapper aux tentacules rougeâtres d’un puissant poulpe.
C’est quoi des abysses ?
L’ensemble
forme une jolie fresque même si au final une question subsiste : Pourquoi ce
coquillage en pleine page n’est-il qu’à moitié fini ? Sa spirale ne
méritait-elle pas d'être traitée avec plus d'attention ? Si elle manque tellement en profondeur, pas de doute, c'est parce qu'elle a été torchée en deux coups de cuillère à pot. Mais pourquoi
? Un brusque retour de biberon ? Ou bien, est-ce l’arrivée annoncée d’une petite soeur et d’une
petite cousine qui aurait stoppé le geste de la dessinatrice ?
La réponse reste en suspens.
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