La Taupe.
Le corps est parfois volubile.
En sortant du ciné, quatre mecs décident de s’offrir un truc à manger. A table, certains boivent, d’autres mangent. Tous parlent du film. L’un d’eux se fait même draguer par la serveuse.
- Alors, t’as aimé ?
- Ouais… enfin, vous avez tout compris vous ?
- C’est vrai, c’est compliqué, non ?
- Ouais, mais le type, il est mort au final, ou pas ?
- Je sais pas, parce qu’il part, à un moment donné, non ?
- Lequel ?
- Celui qu’on soupçonne au départ ?
- Le petit là ?
Un clip bourdonne à la TV.
- C’est bon en tout cas.
- Ouais, ça a l’air plutôt correct.
- Exact.
- Carrément.
Plus tard, ils attendent pour payer, car une femme vient de rentrer. Quand elle décide de passer commande, la serveuse l’interpelle :
- Ça va madame ?
- Oui.
- Vous êtes sûre ?
- Oui.
- Servez vous là-bas en boissons, ça va aller ?
- Oui. C’est vrai. Je me suis pas loupée. Je suis tombée.
Cette sollicitude me surprend alors je me retourne. Si je n’ai pas pigé grand-chose au film, le coquard de cette femme est sans équivoque. Sa blessure nous dit : Madame, Messieurs, sachez que l’homme qui partage ma vie est un lâche.
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