dEUS - Keep You Close (2011)




            C’est sûr, « Keep you Close » ne casse pas trois pattes à un canard. Il n’est pas du genre à vous donner envie de sauter du lit au cœur de la nuit ; même si, ni une, ni deux, mine de rien, les belges emmenés par Tom Barman signent un agréable retour. Cette maison close renferme effectivement quelques surprises éclatantes. La première, adorable, file à toute vitesse, comme le beau visage d’une inconnue qui s’éloigne de vous. Comme un réveil exaltant, les touches frénétiques de piano vous retourneraient presque le cœur : ravissement s’abîmant dans le ravissement. La deuxième, moins pêchue, gagne en subtilité, avec son synthé bringuebalé et ses cuivres judicieusement placés. En amateur de fragments de pop simplissime, on atteint là un certain comblement.

            Dans les recoins du baraquement, on se laisse également accrocher par la nostalgique et désuète « Twice (We Survive) » et par le chant nerveux de Barman sur « Dark Sets In », même si honnêtement, le reste n’est pas à la hauteur. Dans les bas fonds, il y stagne un magma assez médiocre. Le pétrole n’est plus très loin. Peut être qu’en fait ces choses auraient un peu de vitalité si elles n’étaient pas mort-nées. « Second Nature » : Insignifiante. « The End of Romance » : Machin extraordinairement fade qui gagne franchement à ne pas être connu.

            A l’écoute, le panel émotionnel est donc particulièrement composite car la couleur de l’œuvre n’est jamais uniforme. En fait, le groupe fonce droit dans le mur quand il essaie de renouer avec ses amours surannés (l’époque du fameux « The Ideal Crash » - 1999). A l’inverse, il parvient épisodiquement à réenchanter son petit monde en innovant, et donc en prenant des risques. A l’image du Vieux Continent, dEUS est sur le déclin. Winston Churchill disait déjà de la vieillesse qu’ « elle était un long naufrage», je ne sais pas si c’est juste. En revanche, ce qui apparait évident c’est que la vieillesse n’a pas d’âge, et qu’être vieux aujourd’hui, c’est ne plus savoir saisir la nouveauté, et même que le zoom n’y changera rien.
Avec Danny Glover en porte-parole, tournons nous alors vers les belges et demandons leur : « Alors trop vieux pour ces conneries ? ».

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