The Black Keys - Brothers (2010)



L'arrivée des beaux jours suscite souvent l'envie d'écouter des compositions plus pêchues.
En ce printemps 2010, nous sommes vernis puisque les Black Keys sont de retour pour une nouvelle déflagration sonore, j'ai nommé « Brothers ».

Voici donc Dan Auerbach (guitariste et chanteur, à la pilosité, à faire pâlir d'envie l'un des membres de Midlake), et Patrick Carney (physique parfait de l'adolescent attardé de la middle classe américaine), de retour.

La musique des Keys transpire, sent la vieille chaussette qui a macéré dans une cuve de bière, dans une cave miteuse, au fin fond de l'Ohio. Les mélodies des Keys sont aussi grasses qu'un hamburger de Burger King au ketchup.
Ce blues rock la n'a pas grand-chose à voir avec la musique des White Stripes, je le rapprocherai davantage de la musique du Blues Explosion, de la grande période « Now I Got Worry ». Un blues dégoulinant, qui tâche. Un blues qui nous rappelle qu'à une époque on appelait cela la « musique du diable ».

Comme l'avait montré le fabuleux et indépassable album « Rubber Factory » des mêmes Black Keys, leur musique n'est qu'un concentré de tension sexuelle. Prenez la tubesque « Next Girl » présente sur ce dernier album, et vous aurez une idée de ce que ressente les singes Bonobos à l'arrivé du printemps.
La vie est étrange, je suis là à écrire cette chronique sur un duo de blues rock américain, et j'en viens à parler de ces primates dont les mâles en érection se balancent dans les arbres et font de l'escrime avec leur pénis.
Cette critique par à vau l'eau, moi je vous le dis.

« Brothers » des Black Keys, se rapproche même parfois du mouvance de la Blaxploitation, notamment sur la langoureuse et sensuelle, « Too Afraid Too Love You », qu'un groupe tel que « Menahan Street Band » n'aurait certainement pas renié.

Cela me rappelle une phrase d'un bouquin du Dieu du polar urbain (et je pèse mes mots), j'ai nommé George Pelecanos : « Washington est une ville noire. Si tu as peur des noirs tu n'as rien à faire dehors ».
Je pense que pour le Blues, il en est de même. Si tu as peur des noirs et de la musique noire, ne te frotte pas aux blues.

Les Black Keys ont évolué dans cette mouvance, et cette culture musicale si chère aux Etats du sud, et je pense notamment au Mississipi et à l'Alabama.
Ils rendent hommage aux piliers de la musique Blues, de la plus belle des manières, en propageant sur notre épiderme, la plus belle des décharges électriques.

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