Toute proportion gardée,
la
musique d’Animal Collective est la plus belle chose de France, de Corse et du
monde. Elle est l’une des meilleures raisons que je connaisse de me taire. Une
beauté devant laquelle les mots doivent s’ériger ou se coucher à jamais. Comme
je le disais plus tôt, j’ai découvert cette musique à 19 ans en sortant d’un
coma, et ça a été mieux qu’une rencontre avec Dieu. Ou plutôt non, je devrais
le dire autrement. S’il se trouve que Dieu existe, il est né à Baltimore et il
s’appelle Animal Collective. L’autre jour d’ailleurs, un ami qui fait partie de
ma famille et qui sait aussi parfois être mon beau-frère, me disait adorer
cette musique, regrettant toutefois de ne pouvoir la chanter sous la douche. En
entendant ça, j’ai un peu bondi, car il dispose chez lui non seulement d’un bon
casque mais aussi d’une confortable baignoire. Or, la baignoire est le meilleur
endroit pour écouter Animal Collective. Je veux dire, une fois ma sœur au
sport, ma nièce endormie, tu te fais couler un bain, tu branches ton casque, et
je suis sûr que ça va te faire siffloter à mort. Bon là, le moment est venu d’arrêter
de faire le malin. En réalité, je dois avouer au monde que c’est toi qui m’as
ramené à la raison. À table, peu avant que mon père ne serve le café trop tôt
comme d’habitude, tu m’as contredit quand je t’ai dit que le dernier Animal
Collective était moyen. Fallait être gonflé. Tu m’as fait comprendre que mon groupe préféré, tu l’aimais mieux que moi. À ce moment, il est clair que si tes goûts musicaux n’avaient pas déjà fait des
miracles, je t’aurais insulté, ou ta mère, mais en fait, j’ai plutôt réécouté
le dernier Animal Collective. Et je peux maintenant dire à ta fille, qui sait
aussi parfois être ma nièce, d’écouter son père, car à partir de maintenant
jusqu’à toujours, il mérite toute notre attention.
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