Nuit rouge blanche.



La soirée a débuté par un repas vite emporté par du vin rouge et blanc et des personnages jaunes à l’écran. Tu te souviens ? C’était hier. Ou peut-être aujourd’hui. Oui, c’est ça. Ça s’est terminé après avoir remarqué la tache orangée étonnante qui traînait dans le ciel. Vers trois heures, j’éteignais mon portable, vérifiant les appels, pensant que quiconque appellerait après cette heure serait potentiellement givré. Je suis revenu m’asseoir sur le canapé. Tu as dit quelque chose comme, mais putain de merde elle est où ma scootinette ? Tu cherchais un véhicule pour mieux avancer dans le jeu. J’ai repris le contrôle de mon personnage, heureux de trouver un tank stationné sous un arbre. J’ai roulé en suivant la forêt. Tu avais semé le grabuge derrière toi. En arrivant à ton niveau, je suis descendu de mon véhicule et je t’ai tiré une balle dans la tête. Juste pour voir ce que ça faisait. Comme ça, gratuitement. Je commençais à fatiguer à s’exploser les yeux devant l’écran. Je n’étais plus habitué. Evidemment, tu n’es même pas mort, juste égratigné. Tu dévalais déjà la vallée, sur une scootinette qui glissait logiquement sous des libellules mécaniques. Quand on a fait le point entre deux niveaux, tu frimais sévèrement. Tu m’as expliqué la suite avec des mots tels que covenant ou cortana tout en resservant le vin blanc. Je ne comprenais pas bien. Je me prenais le pied dans les mots. C’était l’alcool, raisonnais-je, pour me rassurer. On a continué à jouer encore une heure, deux peut-être, comprenant peu à peu que la tache orange était l’intro du dimanche.

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