La nuit. Les étoiles. L’air bourdonne autour de vous.
Des frémissements épidermiques. Vos tempes virevoltent. Vos pieds heurtent le sol.
Une poignée de brûlots vous frappent. Signés The Kills.
Après un album inoubliable (No Wow), ainsi que 2 albums honorables (Keep On Your Mean Side et Midnight Boom), le duo n'a pas l'intention de se reposer sur ses lauriers.
La création (et surtout musicale) a ceci de miraculeux : quand le résultat est beau et inconnu, tout se passe comme si cela avait toujours existé quelques part en vous.
« Blood Pressures » est une véritable immersion dans des émotions inédites, et cela s'ancre admirablement dans l'oeuvre des Kills.
Il y a sur cette nouvelle galette quelques morceaux dont la splendeur fait de l’ombre aux autres, la belle « Baby Says » bien sûr mais surtout, les bouleversantes « Wild Charms » et « The Last Goodbye ».
Sans pathos, en remuant des choses en filigrane, elles visent dans le mille.
Comme une trainée de souvenirs remise au goût du jour.
Dans la plus parfaite obscurité, d’autres joyaux apparaissent : la percutante et classieuse « Damned if She Do », le rodéo infernal « You Don’t Own The Road », et la danse extatique « Pots and Pands » rappelant l’excellent film de Jim Jarmusch avec un Johnny Depp au sommet de son art : Dead Man.
Tout le long, « Blood Pressures » ne cesse de projeter une ambiance profondément urbaine, comme une lueur quelque part dans une ville inconnue.
Belle inconnue.
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