Amon Tobin - Isam (2011)



En 2007, le touche-à-tout brésilien Amon (Adonai Santos de Araujo) Tobin avait durablement marqué les esprits avec le dantesque « Foley Room ». On pouvait alors le voir capter des sons dans des Zoos (rugissements, halètements et tutti quanti) ou sur des lignes de chemin de fer, pour leur donner une seconde vie dans son imaginaire luxuriant. Il rejoignait de la sorte les esprits les plus aventureux de la scène électro, au premier rang desquels le britannique Aphex Twin.

Loin des bricolages originels, Amon Tobin revient cette année avec « Isam », un album plus éthéré et poétique que les anciennes productions. Une écoute distraite d’un morceau tel que « Night Swim » pourra apparaitre fade à l’auditeur sans une attention pleine et entière. Ce minimalisme est certes exigeant, mais si les conditions sont réunies pour une écoute optimale, la saveur qui se déploiera alors n’aura pas d’égal.

Il y a une sérénité nouvelle qui émerge en creux, rappelant tour à tour les belles heures de Boards Of Canada (« Lost & Found »), les ambiances oniriques des islandais de Mùm (« Calculate » & « Kitty Cat ») ou bien encore, la beauté diaphane des mélodies d’Air (« Wooden Toy »).

Il y a toujours cette manière unique de s’approprier le territoire sonore et de le remanier avec une originalité toute personnelle.
Alors oui, cette écoute est déroutante et la variation de thèmes instille quelques vertiges ici et là. Le paroxysme est atteint avec la fulgurante « Surge », où l’on retrouve l’univers des jeux-videos, cher au créateur de la bande originale de Splinter Cell Chaos Theory.

« Isam » est un microcosme fantasmagorique.
Un territoire où fureur et sensibilité marchent ensemble, en s’éclairant l’une l’autre.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire