Panda Bear - Tomboy (2011)



Noah Lennox (alias Panda Bear) a décidé d’attendre le printemps 2011 pour donner un successeur à « Person Pitch », adulé au-delà du raisonnable.

Voici donc ce « Tomboy », enregistré à Lisbonne, qui débarque.
Passée la pochette fadasse, débute une expérience purement onirique.
Ce concentré d'énergie est comme un shoot aux endorphines distillant mille couleurs, mille émotions. Pétulance, il a. Effervescence, il est. Dès les premières notes de « You Can Count On Me », il y a cette étrange vibration, cette instabilité salvatrice qui atteint l’innommable.

Il se pourrait que ce « Tomboy » soit pour Bear ce que la maison de verre fut pour Breton : rêve absolu. Désormais, l’évolution technique et technologique permet aux esprits les plus inventifs de s’exprimer pleinement.

Il y a un cap quelque part que seuls les artistes franchissent. Au-delà, l’homme se transforme en univers. Bear y est. De là, il peaufine de fabuleux morceaux. Vertigineux. Son chant n’aura jamais été aussi parfait que sur l’inoubliable « Scheherezade ».

Là se niche le contraire de la mort.

Si le monde d’Animal Collective est une lutte perpétuelle entre le beau et le laid, ici, la douceur l’emporte. L’emprunte poétique de la plage « Surfers Hymn » s’étend, s’étend, s’étend… au-delà du regard.
Le parallèle avec la drogue dure  est saisissant. Panda Bear partage ici ses trips hallucinatoires, où sensibilité et imaginaire entrent en ébullition.

De façon concomitante, les mélodies concoctées ici épousent vos sentiments intimes et rentrent en résonance avec le monde. Le nuage radioactif dessiné au pastel sur le digipack fait écho à la catastrophe de Fukushima, et la tension d’« Afterburner » contribue à cette illusion prophétique.

Finalement, la lutte entre la laideur et la beauté est ici aussi au centre.
La dernière pièce « Benfica » finira par vous convaincre quant à l'issue de cette confrontation.

Yeux fermés. Cœur léger.
Le moment sera venu d'appuyer sur « repeat ».

Un véritable musée à domicile entre les deux oreilles.

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