Salle Berlioz.
Le
conservatoire n’est pas un lieu où je mets spontanément les pieds, mais
quand tu m’as proposé cette symphonie, je n’ai pas longtemps hésité. Les
répétitions m’avaient bien plu et la salle Berlioz vaut le coup d’œil. J’avoue
en plus que l’odeur élitiste m’indispose moins qu’avant. Sur l’estrade, en
voyant les gens entrer et en tentant de lire JP. Toussaint, je me disais que
la part inconnue fait parfois partir en éclats les clichés. Enfin non, je ne
devrais pas te faire le coup du mec qui philosophe sur l’estrade, c’est faux.
Impossible de se concentrer avec ce brouhaha. A ma gauche, un type écoutait sa
musique plein pot et en bas, des femmes traversaient le hall en faisant sonner
leurs talons. Je fermais la Salle de Bain (c’est le nom du livre) et je
regardais la nuit derrière la vitre. J’écoutais les allées et venues et j’avais
l’impression que la pluie tombait toujours, même si en vérité, je n’en savais
rien. Juste avant d’entrer dans la salle, le calme était revenu. Ça murmurait
léger. Ça se bousculait un peu. C’était discipliné. Une femme derrière moi
parlait des légendes bretonnes qui avaient marqué son enfance. Je me retournais
pour apercevoir un visage joliment ridé qu’il était simple d’imaginer avec des
petits-enfants. Dans la salle, je m’asseyais à côté de 3 filles fraîchement
sorties de la vingtaine. Je tentais de lire le programme distribué à l’entrée
mais leur discussion m’intéressait trop. Elles passaient en revue les personnes
sur scène, en les classant en deux catégories, les laides et les moches. Chacun
en prenait pour son grade. C’était réducteur, je pensais. En les regardant, je
voyais que deux d’entre elles au moins ne rentraient dans aucune des catégories. J’étais
content de ma place. Ton texto m’avait prévenu que tu serais à droite sur scène
et je me suis logiquement calé dans un fauteuil bien à droite. Grave erreur.
L’orchestre était disposé en U (ou à l’allemande comme aurait dit ton ami
musicien), ce qui fait que j’avais une vue imprenable sur ton dos et sur
l’extrémité de ton archet. Bref, le concert était beau. Très beau. Schubert
et Mozart, ça colle à la saison.
Beau texte, et beau concert, même si je l'ai vu de l'intérieur ;)
RépondreSupprimerEn bref, une belle soirée, de belles émotions qui sont passées.
C'est moins lèvre pincée que je le pensais. Des gens souriaient sur scène. Et si je m'étais mieux placé, j'aurais sûrement pu dire que toi et ton amie brune, vous n'étiez pas les dernières.
RépondreSupprimerOn sourait, on jouait et on racontait des conneries. Et même pire, on prenait notre pied à faire tout ça en même temps.
RépondreSupprimerCalme, calme... public restreint mais heure de grande écoute. 20h17
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