De vivre ! Notre amitié n'a pas cessé.
Ce matin, la Littérature est morte. Pourtant mon inquiétude décline en t’écrivant. Ton absence, vois-tu, me retirerait ces deux précieux fragments que sont les poumons. Bien sûr, d’autres amitiés n’ont et n’auront pas à rougir, car l’inédit ne souffle qu’une fois. Aujourd’hui, branches et cabanes que nous habitions me sont peut être devenues mots et papiers, comme dérivés du bois ; et il ne s’agit plus seulement de rattraper les branches. Des premiers Lego au goût grenadine, à se demander : Au fait, c’est comment une fille ? Aux soirées accompagnées de bières, à se demander : Au fait, c’est comment une femme ?
J’adule l’enfant et l’adolescent, si différents de moi, qui se sont construits à mes cotés. J’adule l’adulte, si différent de moi, que tu es devenu. J’adule cette adulation. J’adule cette adulation qui adule... Ces courants, forgés dans l’enfance, nous dépassent. Alors, quand nos solides amours filèrent (pudiquement) en fond de jardin, comme des chats sentant la mort venir, le moment était venu de s’ouvrir les vannes. Ces courants disent qu’ils flotteront légèrement ici. Nous leur disons : Eclipsez vous, vous avez mieux à faire ailleurs.
J'ai écrit ce texte le 31 décembre dernier. Il accompagnait Lolita.
Seulement, il ne doit plus être un appendice. Désormais, il peut voler de ses propres ailes.
Cette initiative est l'effet collatéral d'une rétrospective photos.
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