C’est
un dimanche que j’ai découvert Animal Collective. C’était en novembre 2005 et
il faisait particulièrement froid. Je m’en souviens parce que je venais de
passer la nuit du samedi au dimanche aux urgences. C’est la dernière fois
d’ailleurs que j’y suis allé. A mon réveil, je me rappelle que j’étais dans les
vapes comme en sortant d’une légère amnésie. Mon frère était au pied du
lit et je lisais sur son visage une expression que je ne connaissais pas. A tel
point que j’avais du mal à le reconnaître. Instinctivement, j’ai touché mes
jambes et je me suis détendu en sentant leur présence. Puis des blouses
blanches se sont approchées de moi pour m’expliquer ce qui s’était passé. Tout
se passait comme si on me parlait d’un film dont j’avais loupé le début. J’étais
trop fatigué pour comprendre. J’ai alors expliqué que je ne me souvenais de
rien. On m’a dit que c’était normal. Et avant de sortir de l’hôpital, un
urgentiste m’a dit que comparé à l’hypothermie, le reste n’était qu’un détail.
Le soir,
j’ouvrais un nouveau blog. Je publiais un texte plutôt vague que je n’allais
pas tarder à retirer puis j’éteignais l’ordinateur. Je ne savais pas comment
m’occuper car j’avais passé le clair de mon temps à dormir et tout ce repos
m’avait anesthésié. C’est alors que j’ai commencé à faire l’inventaire autour
de moi. J’étais dans mon premier appartement d’étudiant, celui avec l’armoire couverte
d’affiches, celui avec le miroir qui donnait un petit cachet à l’ensemble.
C’était un studio qui sentait la moquette mais c’était aussi l’endroit d’une crémaillère inoubliable. Ce soir-là, je me souviens avoir
encodé un album d’Animal Collective sur Minidisc. J’avais fini par y succomber à
force de voir leur nom apparaître dans le magazine Velvet. Ce soir-là donc, je
me suis allongé pour écouter Feels et c’est peu dire que cette écoute me scia
les jambes. Plutôt, des fourmis me grignotèrent le corps, ce qui
faillit me faire sortir le cœur par la bouche.
Merci à Guillaume de m'avoir prévenu de la sortie du nouvel album. Par compte, je précise que je n'accepte l'étiquette "fan d'Animal Collective" que dans son sens le plus fanatique.
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