Contre le mur.






Quelque part sur la plage, il doit y avoir un couple. Contre le mur, main dans la main, il est difficile de savoir à quoi ils pensent, seulement ils sont là, ensemble, les pieds dans le sable.  Quelques mètres devant eux, des fragments de chips ont rameuté les mouettes. Bientôt, elles volent à contre-jour, se prennent le bec, et alors que le soleil réchauffe la pierre, leurs cris retentissent dans le ciel comme un éclat de cristal. 

Derrière, j’aperçois une voiture qui se gare en épi, un cabriolet. Un homme en descend. Dans la lueur, il se déshabille hâtivement. Dévalé la dune, arrivé à l’eau, il se fraye un crawl. Quelques picotements se font certainement ressentir. Pourtant, au fur et à mesure, une plénitude se dessine. Il étire son corps, allonge ses mouvements et peu à peu, une onde se propage à son esprit. Au retour, il alternera les styles et diminuera le rythme.

Un temps. Je finis par m’installer contre le mur. Le couple n’est plus là et j’entends le moteur du cabriolet qui s’éloigne. Je repense à cet emballement. Rétrospectivement, j’imagine la scène : Il attendait au feu rouge tout à l’heure. La fenêtre ouverte, l’air léger, son envie fait son nid, son sang ne fait qu’un tour.

Plus tard, en deux temps, trois mouvements, je sillonne le chemin qui mène à la colline. En arrivant, je me dirige vers mon bureau pour y prendre mon bloc-notes. La nuit s’annonce doucement. Alors avant d'oublier, je note sur un front de page : Le mur, les chips, la nage, préliminaires à l’amour ?


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