Je suis un chroniqueur Alsacien.





Si ! L’enfance est une rivière.

            Un type qui me connaît bien et que je connais bien, un type que j’aime bien et qui m’aime bien, m’a proposé cette lecture. Il m’a dit : voilà c’est « Quelque chose en lui de Bartleby » de Philippe Delerm, et en le lisant, j’ai pensé à un gus qui tient un blog.

Bah oui mon pote, t’avais raison. Cet écrit me happe. Dès son ouverture, il diffuse comme une odeur familière, me ramenant à mes premiers émois littéraires. Il évoque mes 18 ans. Daniel Pennac. Un monde avenant.

Ici, la banalité de l’histoire n’y change rien. La magie opère. D’entrée de jeu, on cale nos pas sur ceux d’Arnold Spitzweg. Son regard nous accompagne. Et on comprend vite que, l’observation en est le cœur.

C’est une fête. Une ode aux micro-plaisirs. Ça brasse large.
D’abord, il trouve les justes mots pour décrire une humeur qui accable certains de nos congénères. Cette « inévitable mélancolie des soirées dominicales, où tous les dimanches soirs sont enfermés. » Ensuite, sous sa plume, son blog se transforme en « borborygme scandinave, moitié blizzard et moitié grog ». Et puis surtout, chez lui, quand les gens optent pour la sauce gribiche, c’est uniquement pour son nom. Et moi, ça, ça me plaît.

Pour ce qui est de ma ressemblance avec le Sieur Spitzweg, elle existe peut-être. Même si, à mon avis, sa pudeur est plus extravagante que la mienne. Je veux dire, que son extravagance est plus pudique que la mienne. Enfin, je me comprends, comme disent les incompris.

En fin de parcours, je suis revenu sur mes pas, pour relire cette inscription sur la porte d’entrée : « Je ne m’embête nulle part, car je trouve que, de s’embêter, c’est s’insulter soi-même ». Cette phrase est une merveille et je crève de la prolonger.

Vois-tu, je crois que nombre d’adultes réalisent qu’ils sont bien moins imaginatifs que les enfants qu’ils ont été. Ce qui suscite l’amertume. Et je suis maintenant persuadé que le réveil de l’imaginaire peut atténuer cet incroyable décalage. Car au fond, l’objectif reste, de se transformer, en soirs d’été.


D’ailleurs, certains ont su rester humides.


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