Avey Tare - Down There (2010)



Grâce à ce noël 2010, grâce à ma sœur, cet album a  débarqué chez moi.

Albert Camus disait que «mal nommer les choses ajoute à la misère du monde».
Si cette idée est fabuleuse, je ne peux la faire mienne lorsque j’élabore ce type de critique.
Que peuvent les mots face à cette beauté ?

Si l’amour est assurément le contraire de la mort,
la musique d’Avey Tare est le contraire de la morosité.

J’écrirais que « Downthere » est pure réussite, indicible beauté, tourbillon orgasmique… le tout, sans avoir le moindre sentiment au monde d’être un foutu hagiographe insensé.

Derrière cette pochette que le brésilien Amon Tobin aurait probablement fait sienne, Tare confectionne un labyrinthe génialissime.

D’entrée de jeu, « Laughing Hieroglyphic » s’épanouit en vous, aérienne et opaque ; ça s’envole à nouveau sur « Umbrellas », ça swing à mort sur « Oliver Twist », ça claque carrément sur « Heads Hammock », et surtout, cela vous impacte au plus profond, lors du diptyque : « Heather in The Hospital »/ « Lucky 1 ».

Le groupe le plus génial qui foule aujourd’hui le sol de cette terre, ne peut pas être formé par les derniers des caves, mais jamais auparavant, je n’avais pris conscience avec autant d’acuité, du fait que ce génie là, est bicéphale.

D’ailleurs, et bien que cela procure à certaines personnes des boutons, voire une rage de dents, le monde de l’art semble s’ouvrir plus encore aux new yorkais.
En une dizaine d’année, les bougres sont tout de même passé de l’enregistrement d’un album à l’arrache, entre deux partiels, à une invitation dans un « petit local » de l’Upper West Side : le musée Guggenheim de NY.

La musique de Tare et de Bear s’inflitre également dans la littérature et non des moindres, puisqu’en effet, le grand Philippe Djian y fait allusion, au moins dans chacun de ses 2 derniers romans. Voyez plutôt :

« Chaque fois que j’écoutais Banshee Beat d’Animal Collective, je prenais conscience que l’homme n’était pas seulement destiné à répandre la souffrance et la laideur sur le monde. Il pleuvait, il tombait des cordes, mais cette musique frôlait le miracle. Il y avait un moment où forcément, on posait son verre et où l’on commençait à danser – en remerciant Dieu de ne connaître ni guerres ni famines,etc. – à se déhancher, à laisser poindre un sourire de satisfaction. » (Extrait d’ « Impardonnables ». p.124.)

A quand le retour ? A quand ? A quand ? A quand ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire