Route du rock 2008 (Collection Ete)

 
 
D'aucuns pensaient la “ Route du Rock “ morte et enterrée après cette programmation 2008. Et bien qu'ils se rassurent, les organisateurs infirment ces bruits de couloir. La bonne tenue des futures collections hiver et été, du festival malouin, a été confirmé.
Le festival pourra certainement fêter ses 20 ans d'existence en 2010.

Réjouissons nous qu'une manifestation culturelle d'une telle classe subsiste pres de chez nous. Le discours des organisateurs est d'ailleurs bien rassurant. L'intégrité qui colle à la peau des susnommés est palpable. La « route du rock » ne sera pas défigurée par des soucis d'argent. Les artistes seront comme toujours triés sur le volet, pas de doute la dessus.

En d'autres termes, pour enfoncer le clou (et cela n'engage que moi) la « Route du Rock » ne suivra pas la tangente (doux euphémisme) effectuée à « Rock en Seine ».
En réalité, de « Rock en Seine », il n'en reste que le nom, l'affiche de cette année semble ne dire qu'une chose :
« Le courage n'est pas tout, tant pis, la décision a été prise, cette année : baissons notre froque ; et mettons notre amour-propre au placard, pour nous faire plus de pognon. »
Sauf que le courage, ça paye, avec des affiches à en tomber à la renverse et innovante, la route du rock vient de se refaire en 2008. La festival continue sa route sans arrogance, simplement, ils sont là, et nous émerveillent chaque année.

Rassurez vous, mon article sera plus court que l'année dernière. Je parlerai surtout les artistes qui m'ont plu et que j'ai vu en entier pour pouvoir juger correctement.
J'écarte donc d'entrée de jeu « No Age » et « The Do », pour ne pas les avoir assez vu.
Mais aussi « Menomena » pour avoir préféré à leur concert, une balade en amoureux à St Malo. Quant à « Cold War Kids », je m'étendrai pas non plus dessus, pour ne pas du tout avoir accroché à leur concert. Les compositions sont brillantes, mais le chant poussif rend le tout indigeste à mon gout.

Evidemment comme je suis un fanatique des classements, voici le mien :


1. La douceur exaltante des Notwist.

En ce vendredi 15 aout, les munichois ont livré un set inoubliable.
Puissant, sombre et romantique.
J'ai été d'autant plus enthousiasmé par leur prestation que je voyais en Notwist, un groupe exclusivement de studio. Et bien je m'étais égaré, le chant de Markus Acher était majestueux, la batteur impressionant, les chansons ont été revisitées de la plus belle des manières.
Je pense notamment aux morceaux « On Planet Off » ou « Neon Golden », qui ont été probablement les sommets du Live. Pour le plus grand plaisir du public, le groupe a largement puisé dans l'indépassable album couleur sang.
La musique de Notwist est un rêve ambulant ; la voix de Markus est un trésor inestimable
(aussi vitale que celles de Thom Yorke (Radiohead) et de Jason lytle (Grandaddy) ).
Depuis des années, cette voix a drainé tant de souvenirs étoilés, qu'elle bouleverse au plus profond. La présence de la foule est le dernier rempart aux larmes chaudes synonymes d'une joie intense, qui glisseraient sur vos joues. A en mourir sur place.


2. L'explosion grinçante des Foals.

Le concert que j'attendai avec le plus d'impatience.
Je ne parlerai pas du retour des années « Foals » (fallait que je la fasse..).
Mais quand même, force est de constater que Foals est pour moi, la révélation musicale de l'année 2008. Leur musique est un cyclone qui ensorcèle, et qui bousille tout sur son passage. Indomptables et rageurs, ces poulains venus d'Ofxord le sont assurément.
A l'image de l'indépassable chanson « Heavy Water».
Le Live est passé à la vitesse de la foudre, les « je t'aime » murmuré à la foule par le chanteur n'étaient là que pour mettre en exergue la violence sourde qui résonne au fond des hymnes concoctées par les britishs. Contrastées, syncopées et fougueuses.
De la lave coule dans les veines du jeune Yannis Philippakis, sa voix est flambloyante, écorchée vive et puissante. Le caméraman pourra certainement témoigner mieux que quiconque du caractère incontrolable des membres de Foals. Philippakis devenant d'ailleurs caméraman temporaire. Apres avoir matraqué un tambour en chantant, il se sert du micro tel un cowboy habité, s'en servant pour matraquer brutalement le tambour.
Détraqué, imposteur, schyzophrène ? Surement pas.
Hanté par sa musique ? Certainement.
En définitive, Yannis Philippakis n'est rien d'autre qu'un esthète.
Il vit pour sa musique, et cela se ressent diablement.
Les Foals quittent la scène vers 4 heures du matin, et nous laissent sur le cul, comme des ronds de flanc. Eberlués et éblouis par une telle présence.
Attérés par tant de maîtrise pour un si jeune age.
Barney de la série « Ho I Met Your Mother » aurait été là c'est sûr, il l'aurait dit :
« Ha-lu-cinant ! »


3. Le feu d'artifice d'optimisme Ting Tings.

L'album du duo était un bon présage de ce qui nous attendait ce samedi 16 aout, au soir. Un album puissant, et impressionant de diversité et de cohérence.
Sur scène, l'énergie du duo est décuplée au centuple.
Katie White est ahurissante de présence et de charisme.
J'ai rarement vu un public aussi uni et receptif aux vibrations d'un Live.
Toutes les compositions sont passées en revue.
L'electro pop scintillante des Ting Tings nous emportent tous tres haut.
" Great DJ ", " Shut up and let me go " et surtout " By the one " ont été des moments d'oubli absolu.
La pluie fait alors une discrète apparition en fin de concert, s'étant mystérieusement planquée pendant les 3 soirs, elle s'est sûrement demandée pourquoi elle n'amenerait pas, elle aussi, une goute d'eau à ce bain de jouvence.
Estival, raffraichissant et jouissif.


4. Le beau cadeau Tindersticks.

J'avais entendu parler régulièrement de ce groupe, sans jamais les écouter. Et bien, dès le premier morceau du concert, j'ai été emporté par cette musique minimaliste, ténébreuse et somptueuse. Des 13 personnes présentes sur scène, on retient essentiellement la voix époustouflante de Stuart A Staples, d'une classe remarquable à la manière de Matt Berninger ( The National) et d'une justesse digne de Mark Linkous ( Sparklehorse).
Jamais propret pour autant, le live distille une telle sincérité et sensibilité qu'il en reste en tout point remarquable. Et étant donné les échos entendus ici et là, remarqué.


5. Le spectacle surprenant des Sigur Ros

Voilà, Sigur Ros, la tête d'affiche.
Le groupe a fait partie de mes artistes préférés sur la fin de mon adolescence, puis apres mille et une découverte, a été relégué à la place des artistes tout a fait respectable et passionnant. En deux mots, j'attendai ce concert avec une impatience plutôt confuse.
Bref, je ne vais pas faire durer le suspens. Les islandais ce soir là ont été bien plus flambloyants que leurs compatriotes en finale de Handball aux JO. Rien ne nous a été épargné, nous en avons pris plein des yeux et plein les oreilles. Jeux de lumière magnifiques, canons de confettis, habits traditionnels. Une bonne dizaine de personnes sur scène, des tambours,un piano, une batterie ect... et un chant puissant. Et evidemment l'inévitable rencontre entre les guitares et les archets. Il y a avait quelque chose de tres particulier dans ce concert, dans le bon sens du terme.
Ce qui m'a obnubilé également, c'était le contraste entre cette voix fragile de Jon “Jonsi” Thor Birgisson (et oui...) et l'impressionnante stature du monsieur, vétu de noir, souvent vouté sur sa guitare.
Les yeux fermés ou rivés sur les étoiles, l'Islande en toile de fond, ses paysages si lointains et si particuliers..
Comme leur compatriote Indridason le décrit si bien dans ses romans, l'Islande est un pays qui distille une attirance quasi-magnétique. Sigur Ros nous en donne la confirmation par d'étranges frissons.
Ce merveilleux spectable enfonce le clou une bonne fois pour toute.


Le salon de relaxation Why :

Des campeurs sont montés sur scène ? Non, en fait ce sont les membres de Why.
Simples, joyeux et chaleureux. Why a fait une tres bonne impression au fort saint père.
Leur attitude est extrement agréable, et leurs chansons tiennent la route, il n'y a pas de doute. Comme je l'ai dis dans ma critique d'« Alopecia », la musique de Why sur scène également, évoque un cocktail sur terrasse, au soleil, en plein mois d'aout.
Un vrai bon moment de détente.


La belle prestation de Girls In Hawaii :

Les belges étaient de retour plus tôt dans l'année, avec un deuxième album en demi-teinte. Je l'avais en effet laissé de coté en me disant qu'il ne faisait en réalité que « piller la musique de Grandaddy ».
Ce samedi soir là, je m'attendais donc à voir des jeunes gens arrogants et insupportables.
J'ai eu tort, par exemple, le jeune belge dont la voix ressemble (toute proportion gardée) a celle de Jason Lytle est resté tres en retrait, assis, le visage caché par ses cheveux retombants. Il était l'anthitèse de l'image que je m'étais fait de lui.
Aucune suffisance non plus chez les autres membres du groupe.
Le concert était d'une fraicheur remarquable, les belges (et cela ne trompe pas) ont largement puisé dans l'excellent " From Here To There".
Un instant tres agréable. Tout simplement.

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